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17 Jul

La face cachée du Corbusier

Publié par Araveg

La face cachée du Corbusier

L'œuvre architecturale de Le Corbusier regroupant 17 sites est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2016.

Selon l'Encyclopédie Larousse : « Personnalité provocante : cet homme que les militants d'extrême droite qualifiaient si aisément de bolchevik était membre d'une organisation fasciste. » De même source : « En 1941 Destin de Paris reprenant le « Plan Voisin » est un appel ouvert à l'autorité de Vichy. »

En 1926, Le Corbusier se rapproche de membres du Faisceau de Georges Valois, un des premiers partis fascistes organisé en France et dissout en 1928, associant antiparlementarisme et syndicalisme révolutionnaire, où certains participants prônent la mise en place d'une politique nationale d'aménagement du territoire et de planification urbaine. En janvier 1931, il devient ainsi membre du comité de rédaction de la revue Plans fondée en 1930 par Philippe Lamour, considéré comme le père de l'aménagement du territoire en France, un ancien membre de ce parti, tout comme Hubert Lagardelle, François de Pierrefeu et Pierre Winter membres du comité de rédaction. En 1933, il participe à la revue Prélude dirigée par son ami Winter, ancien membre du Faisceau également. Néanmoins, dans un article publié la même année dans cette revue, Le Corbusier attaque à la fois « l'architecture mussolinienne moderne » et le régime lui-même : « Rome imitant Rome, une folle redondance. » François de Pierrefeu contribue pour sa part à la revue Plans et à la revue Prélude.

Bien que d'origine suisse, Le Corbusier a tenté en vain de vendre ses idées au régime de Vichy, à l'occasion de la modernisation mise en œuvre de la règlementation de l'urbanisme et des futures reconstructions, pendant les 17 mois et demi de son séjour dans cette ville, de janvier 1941 à juillet 1942, malgré la nomination d'Hubert Lagardelle comme ministre du Travail dans le gouvernement Pierre Laval (avril 1942-novembre 1943). Pour ce faire, François de Pierrefeu est aux côtés de Le Corbusier, période durant laquelle ils signent ensemble le livre La Maison des hommes24. En juin 1942, son plan d'urbanisme pour Alger est rejeté. Après le départ de Le Corbusier de Vichy, le 1er juillet 1942, il devient de mi-1942 au 20 avril 1944 conseiller technique à La Fondation française pour l’étude des problèmes humains dirigée par l’eugéniste et prix Nobel de médécine de 1912, le professeur Alexis Carrel. François de Pierrefeu continue de défendre les intérêts de l'architecte auprès des autorités gouvernementales. Par la suite, en 1944, Pierre Winter sera quant à lui nommé inspecteur général du Travail du gouvernement de Vichy.

En 1943, en plein conflit, Le Corbusier avait comme principale préoccupation la publication de la Charte d’Athènes. Il est également soupçonné d'antisémitisme de sorte qu'en 2010, la banque UBS décida de le retirer de ses publicités. Soutenu par Eugène Claudius-Petit et André Malraux, il échappe à l’épuration et engrange des commandes architecturales.

Dans les années 1920, Le Corbusier milite au Faisceau, premier parti fasciste français, où il retrouve notamment son grand ami, le docteur Pierre Winter, ainsi que l’ingénieur François de Pierrefeu, qui seront de tous les différents partis fascistes créés en France. D'après le journaliste François Chaslin, auteur de l'ouvrage Un Corbusier, « les leaders de ces partis fascistes reconnaissaient en Le Corbusier l’homme incarnant leurs idéaux. » Le Corbusier s’associe par ailleurs à Winter, Pierrefeu et Hubert Lagardelle pour créer la revue Plans, considérée par de nombreux fascistes notoires dont Robert Brasillach, comme une « incarnation du fascisme ». Les quatre hommes participent ensuite à la création de la revue Prélude, que François Chaslin décrit comme « la feuille d’un groupuscule fascisant, même s’ils expliquent, au milieu des années 1930, que le mot fascisme ne convient plus, parce qu’il doit être réservé à l’expérience italienne ». Pour Chaslin, Le Corbusier a ainsi été « l’un des “chefs” […] [d']un noyau militant qui aspirait au totalitarisme et que seule la confusion de l’époque a cantonné dans l’échec. »

Par ailleurs, toujours d'après Chaslin, Le Corbusier était « incontestablement antisémite » :

« Il l’était pour des raisons diverses, notamment parce qu’il avait eu le sentiment que le milieu de l’horlogerie du Jura suisse, dans lequel il avait grandi, avait été accaparé par des familles juives. Il existe, de sa main, au milieu des années 1920, une caricature extraordinairement désagréable du critique d’art Léonce Rosenberg, dessiné comme un youtre, alors qu’il ne ressemblait pas du tout à ça. Mais je pense que les quelques traces d’antisémitisme qu'on trouve chez Le Corbusier se trouveraient chez beaucoup de personnes de sa génération et de son milieu dans les années 1920 et 1930, si on les cherchait. »

En 1913, Le Corbusier juge les Juifs « cauteleux au fond de leur race ». En 1940, il écrit à sa mère : « leur soif aveugle de l’argent avait pourri le pays. »

« Même si à d'autres moments il qualifie le leader allemand de “monstre” », il écrit à sa mère en octobre 1940 : « s'il est sérieux dans ses déclarations, Hitler peut couronner sa vie par une œuvre grandiose : l'aménagement de l'Europe », et s'installe en 1941 à Vichy pour collaborer avec le régime de Vichy. D'après François Chaslin, Le Corbusier n'était pas « pronazi » :

« Il en a sans doute été préservé par son antigermanisme, mais il n’était pas fasciné par Hitler, même si l'on trouve dans sa correspondance privée une poignée de jugements détestables où il exprime son admiration pour le sens de l’organisation ou les réalisations autoroutières du IIIe Reich. »

Xavier de Jarcy, auteur de l'ouvrage polémique Le Corbusier, un fascisme français, juge que « Le Corbusier s’est imposé car il a réussi à faire oublier son passé. » Il développe la même thèse que François Chaslin, dans son livre Un Corbusier selon laquelle « Le Corbusier fraya avec les milieux du planisme, de l’eugénisme social, qui se reconnaissaient dans l’action de Mussolini et plus tard celle de Pétain. Il se précipita à Vichy dès l’automne 1940, fort de ces appuis, pour espérer devenir le grand architecte de l’Etat français. »

Roger-Pol Droit déplore que « ni les officiels, ni les commissaires d’exposition, ni les critiques, ni évidemment le grand public n’ont semblé vouloir s’y attarder. […] Se trouve effacé tout ce qui, dans cette œuvre, relie politique fasciste et urbanisme moderniste. […] Vue sous cet angle, la fameuse “unité d’habitation de grandeur conforme” n’est qu’une cage en béton, destinée à formater l’humain. On est très loin, des libertés et des droits de l’homme. Et très près du rêve mussolinien. »

Alors qu'une exposition lui est consacrée au Centre Pompidou en 2015 sans aborder ce point, Serge Klarsfeld estime que l'exposition devrait montrer « toutes les facettes de la personnalité de Le Corbusier ». Les organisateurs précisent que « ses relations avec Vichy ont été traitées » lors d'une rétrospective en 1987.

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