Mélenchon-Buisson : l'étrange histoire d'une amitié politique
« Mélenchon a pris l’habitude de consulter son nouvel ami avant chaque décision stratégique. Buisson met avec plaisir sa science des sondages à son service. (…) Lorsque l’ami Jean-Luc Mélenchon se décide à concourir à la présidentielle, son conseiller occulte le convainc chiffres à l’appui, qu’il a un espace à conquérir à gauche du PS », écrivent donc les deux journalistes. Pas de simples échanges ou de débats animés entre les deux hommes de culture. Non, mais belle et bien une collaboration « occulte »…
Si la charge est violente, les suspicions de relations entre les deux hommes, que tout devrait opposer sur le plan politique, ne datent pas d’hier. Régulièrement remise sur le tapis depuis 2012, comme une petite ritournelle que l’on chantonne quand revient le beau temps, ainsi de la présence de Jean-Luc Mélenchon en 2007 à la remise de la légion d’honneur de Buisson comme preuve flagrante de leur proximité. Il faut dire que les arguments donnés par Mélenchon pour « justifier » cette présence varient au gré de ses humeurs. En 2012, face à Jean-Jacques Bourdin, le candidat du Front de gauche aux présidentielles est dans la dénégation nerveuse: « Je ne connais pas Patrick Buisson, je l'ai vu une fois. Pourquoi me parlez-vous de monsieur Buisson? Est-ce que je vous demande qui sont vos potes ? »
Face à Marc Oliver Fogiel, récemment dans l'émission Le Divan, Mélenchon propose un argumentaire plus sophistiqué mais pas vraiment plus convaincant: « Aller à la légion d'honneur de Patrick Buisson par Nicolas Sarkozy, c'est une gourmandise, un spectacle gratuit. J'y vais. Je vois le président de la république qui dit remercier l'homme qui lui a permis d'être élu. C'est extraordinaire !».