Mémoire de mes putains tristes

Au crépuscule de sa vie, un vieil érudit se remémore les jeunes filles prostituées qui ont ponctué de rencontres sans lendemain sa vie sexuelle. Delgadina, ainsi les prénomme-t-il toutes, celui qui jadis s'échappa d'un mariage castrateur. Delgadina, louée de façon intermittente par l'intermédiaire de Rosa Cabarcas, la patronne d'une maison close, reste donc âgée éternellement de quatorze ans, jeune fille apeurée livrant son corps nubile aux regards attendris de l'homme qui se transforme avec l'âge, mais dont la lubie reste inébranlable. De nombreuses jeunes filles se succèdent, toujours sous ce même nom, perdant leur identité et leur humanité, transies de peur.
Ode à la prostitution sur mineure, reflet d'un désir jamais illégitime, avec une prétendue abdication du pouvoir devant la puissance du corps de femmes non consentantes, Mémoires de mes putains tristes fut écrit après le scandale de l'affaire Lewinsky-Clinton, mettant l'accent poétique sur une utilisation fétichiste et ritualisée du corps de jeunes adolescentes, de préférence vierges.