Changeons tout pour ne rien changer ! ! !
C'est un Nicolas Sarkozy sur la défensive qui est apparu hier soir pour présenter une énième version de son gouvernement. Les départs de Michèle Alliot Marie du ministère des Affaires étrangères et de Brice Hortefeux du ministère de l'Intérieur sonnent comme un aveu : celui du double ratage de sa politique. La diplomatie française est exsangue et les résultats continuent d'être désastreux en matière de sécurité. Si le président prend note que nous sommes entrés dans « une nouvelle ère » avec les révolutions du Maghreb, c'est pour agiter aussitôt le spectre d'une « immigration massive ». Celle-ci est même le prétexte du retour au premier plan de l'État RPR. Les Français sont prévenus. Ils savent qu'il n'y a rien de bon à attendre de ces remaniements qui, même s'ils se multiplient, ne changent rien à leur quotidien, ni même à l'image de la France désormais gravement discréditée à l'étranger.
Opération de maquillage. Beaudelaire en a fait l'éloge évoquant la femme: " Idole, elle doit se dorer pour être adorée". Puis ajoutant: "un dégoût pour le réel". Poussons plus loin et rapprochons l'art du politique de la prostitution: tous deux abusent du maquillage.
La vie (morte) politique est une liturgie. En grec ancien: procédure de convocation du peuple du "léitos" (différent de celui du démos) pour lui faire voir la vérité et s'y coller. Au fond peu importe laquelle. Le tout est d'arracher le peuple et comme au théâtre lui faire entendre le "mensonge sucré" (Pindare)
Bien entendu tous les médias participent à cette mascarade. Sieyes éducateur de Bonaparte : "Le pouvoir vient d'en haut, la confiance d'en-bas".